Voilàce que provoque un pouvoir qui méprise tout le monde et même les forces qu'il utilise". Mais selon l'équipe de France 3 présente sur place, les policiers de la compagnie départementale Cettestatistique illustre la confiance accordée par les Français aux informations non vérifiées relayées par les médias et réseaux sociaux en ligne en France en 2018. Cette année-là, plus de 30 % des répondants ont déclaré avoir déjà cru à des fake news concernant l'activité politique. En savoir plus. Uneconférence loufoque qui brouille les frontières entre réalité et mensonges et nous invite à plonger dans le monde passionnant de l’ufologie (discipline se rapportant aux OVNI). En 1947, au Mont Rainier, Kenneth Arnold observe des demi-cercles volant à grande vitesse dans le ciel des Rocheuses. Son témoignage fait le tour des États Chaqueannée, les fake news touchent des millions d’individus à travers le monde d’une manière ou d’une autre. En 2019, une enquête portant sur plus de 25 000 personnes dans 25 pays a révélé qu’environ 86 % de la population mondiale a été confrontée à des fake news, qu’elle a cru vraies pendant un certain temps. Pâtemolle, croûte fleurie, lait cru, moulé à la louche : joyau des fromages français odorants, le camembert normand est actuellement au wBJp. Oh my Fake» Une épidémie tous les 100 ans ? — 20 Minutes - OMF Années en 20, années du sombre destin ? Une rumeur tenace, relayée notamment sur YouTube, affirme que chaque siècle, une pandémie mortelle balaye la terre, et plus particulièrement les années en 20. La preuve peste en 1720, choléra en 1820, grippe espagnole en 1920. Et maintenant, bien sûr le coronavirus ​ou évidemment la chronologie et la science ne disent pas vraiment cela… Alors pourquoi on peut y croire ? Réponses avec Clémence dans le tout dernier numéro d’OMF Oh My Oh My Fake, lancé sur Snapchat Discover, c’est le programme de 20 Minutes qui vous rend fort contre les fake news​ ». Ici, il ne s’agit pas de répondre à la question C’est vrai ou c’est faux ? » mais à Pourquoi on y a cru ? », en analysant les mécanismes qui rendent les fake news​ » attractives au point que même des esprits aguerris – comme les vôtres ! – peuvent y succomber. En cette période, OMF se consacre tout particulièrement à l’épidémie de coronavirus et aux fake news qui circulent à ce sujet. Abonnez-vous, en scannant ce snapcode dans l’application Snapchat, vous ne le regretterez pas. Go !Scannez ce Snapcode pour vous abonner à OMF Oh My Fake ! - Snapchat Lisez tous les articles premiums avec votre abonnement numérique S'abonner à 1€ samedi 06/04/2019 à 12h53 - Mis à jour à 12h54 Santé Les fausses croyances se propagent, notamment chez les jeunes, comme le montre un sondage publié à l'occasion de la 25e édition du Sidaction Parmi les personnes interrogées en février, 26% pensent qu'il existe des médicaments pour guérir du sida ; 18% croient que la transmission peut se faire en entrant en contact avec la transpiration. Photo - DPA/AFP/Archives - FLORIAN SCHUH L'image, croyait-on, resterait gravée dans les mémoires. En 1994, lors du premier Sidaction, la comédienne Clémentine Célarié embrassait un séropositif sur la bouche pour montrer que le virus ne se transmet pas ainsi. 25 ans plus tard, pourtant, 21% des jeunes Français pensent toujours que le virus VIH peut se transmettre par un simple baiser... C'est l'un des résultats stupéfiants du baromètre Ifop publié à l'occasion de ce nouveau week-end de ce même sondage réalisé en février dernier auprès de 1 002 personnes, représentatives des 15-24 ans, on découvre que près d'un jeune sur 4 23% estime être mal informé sur cette maladie. 26% pensent qu'il existe des médicaments pour guérir du sida ; 18% croient que la transmission peut se faire Il vous reste 91% à lire. Déjà abonné ? Se connecter Comment accéder à cet article ? Santé et bien êtreDoctolib quatre questions pour comprendre la polémiquePublié aujourd'hui à 16h36InternationalFinlande la Première ministre s’est soumise à un dépistage de drogue pour clore la polémiquePublié le 19 août 2022 à 17h28InternationalPlus de 3 millions d’Ukrainiens réfugiés en Russie ? 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On les trouve partout, ces informations », colportées à la vitesse des réseaux sociaux et qui ont la particularité d'être… totalement fausses. Sur des sujets sensibles et polémiques, elles confortent certaines personnes dans leurs opinions ; sans sources, sans fondement, elles se présentent bien souvent comme l'information que les puissants nous cachent, avec un arrière-goût de théorie du complot. Mais quand c'est la Maison-Blanche elle-même qui produit des fake news, tout en accusant les médias de mentir, alors c'est qu'on est passé à un niveau supérieur. Cela étant, Donald Trump a d'illustres prédécesseurs. Certains princes et rois au Moyen Âge n'hésitaient pas non plus à colporter de fausses informations sur le compte de leurs adversaires. Et qui mieux que Philippe le Bel pour en parler ? Ça ne lui a pas trop mal réussi. Deux mauvais caractères… Philippe le Bel, roi de France de 1285 à 1314, n'est peut-être pas le roi de fer que Maurice Druon dépeint dans Les Rois maudits. Mais toujours est-il qu'il avait bien compris l'importance de la rumeur, de l'information et de la réputation dans l'exercice du pouvoir. Lui, ou bien son entourage… Les conseillers du roi, notamment les juristes comme Guillaume de Nogaret, poussent Philippe le Bel à s'affirmer comme pouvoir suprême en son royaume. Mais tout le monde ne partage pas cette opinion. Le pape, qui est sorti vainqueur de son bras de fer avec le Saint-Empire sur cette même question, ne veut pas s'en laisser compter par un petit roi alors qu'il a cloué le bec à un empereur… La question s'envenime pour des histoires d'argent. Philippe le Bel veut garder la main sur la levée des décimes, un impôt prélevé sur le clergé. Le pape, Boniface VIII, s'y oppose. Parmi les opposants à l'autorité royale, un évêque va se faire particulièrement remarquer, Bernard Saisset. Philippe le Bel et ses conseilleurs ne peuvent tolérer que le clergé français ne se comporte pas en loyal sujet de la couronne, mais en agent étranger répondant au pape. C'est alors que Philippe le Bel sort des fake news de son chapeau Bernard Saisset serait un traître, qui aurait tenu des propos injurieux contre le roi, il est arrêté sans tarder. Lors du procès, beaucoup de rumeurs, d'ouï-dire…, difficile de distinguer le vrai du faux. Mais cette arrestation d'un clerc sur les ordres du roi, un pouvoir politique ancré dans le monde d'ici-bas et non un pouvoir ecclésiastique, met le feu aux poudres. Boniface VIII fulmine, menace de déposer le roi et n'écrit pas moins de trente bulles sur le sujet dans le seul mois de décembre 1301. Admettons que ni Philippe ni Boniface ne devaient être très faciles à vivre… Les fake news et la mort d'un pape Boniface VIII va plus loin. Il affirme de façon durement condescendante que le roi est soumis au pape et que le pape est supérieur à toute autorité temporelle. Là encore, Philippe le Bel et ses conseillers doivent réagir vite. L'emportement du pape risque de ruiner tous leurs efforts pour faire de la monarchie française un pouvoir souverain et indépendant dans un État moderne. Les fake news prennent un tournant plus grave, plus irrémédiable aussi. Philippe le Bel accuse Boniface VIII d'hérésie et de se livrer à des actes de sorcellerie. Crime suprême qui justifierait sa déposition ! Le roi envoie son conseiller, Guillaume de Nogaret, avec une troupe, pour contraindre le pape de se laisser juger par un concile. Nogaret débarque à Anagni, la résidence d'été du pape, et le fait prisonnier après avoir pris le palais d'assaut. Certains racontent que les compagnons de Nogaret auraient giflé le pape… Légende ou non, peu importe. Mais cette fois, des fake news ont entraîné l'emprisonnement du pape, pouvoir spirituel suprême de la Chrétienté, pouvoir suprême tout court si on écoute Boniface VIII, et par qui ? Par un sbire, un petit noble français. Boniface VIII ne s'en remettra jamais. C'est un vieillard irrité, qui avait vu dans sa jeunesse un pape destituer un empereur. Il en avait gardé une idée de grandeur qui s'effondre aux pieds de Nogaret. Boniface meurt un mois après l'attentat d'Anagni. Les Templiers, fake news par excellence Philippe le Bel et ses conseillers n'en étaient encore qu'à leurs coups d'essai. L'une des plus célèbres fake news du Moyen Âge, celle qui fait encore couler tant d'encre, c'est le procès des Templiers. Nogaret avait déjà orchestré les rumeurs touchant Boniface VIII, il lance une campagne de plus grande ampleur visant à diffamer les Templiers. Tout y passe crachat sur des crucifix, baiser rituel sur l'anus comme pacte avec le mal, sodomie entre les membres de l'ordre, idolâtrie, incroyance… Si le procès reposait sur des fautes réelles, l'ensemble donne une image tout à fait fantasmée de l'ordre. Et ça marche le procès est mené tambour battant par le pouvoir royal. Le nouveau pape, Clément V, laisse faire. Philippe le Bel peut assumer seul le rôle de sauveur de la Chrétienté contre cette nouvelle hérésie qui la menace, sans l'intermédiaire du pape. On connaît la fin l'ordre est dissout, les responsables sont brûlés, les membres restant sont pourchassés. Cette histoire devient un paradis pour nouveaux complotistes, pour créateurs de jeux vidéo et chercheurs de trésor… Beaucoup d'autres fake news en perspective. Le pouvoir de l'information Pourquoi tant de rumeurs ? Tous les puissants utilisent à plus ou moins bon escient les fausses informations, mais Philippe le Bel est passé maître en la matière. C'est que toutes ces affaires ont un intérêt crucial pour lui. Elles doivent faire du roi le maître en royaume, souverain de tous ses sujets, et ne dépendant d'aucun autre pouvoir, surtout pas celui du pape. Il faut alors discréditer ceux qui se dressent contre la mise en marche conquérante de cette nouvelle machinerie, qu'on appellera État moderne. Les fake news sont un instrument au service de la construction de la monarchie française. Et aujourd'hui ? Les fake news aux mains de la Maison-Blanche sont clairement un instrument au service de quelque chose, mais de quoi ? Pas sûr que Trump lui-même le sache. Mais quand les puissants se mettent à instrumentaliser les nouvelles au point de les pervertir, on peut être sûr qu'un nouveau pouvoir se met en place qui cherche à abattre ceux qui se dressent contre lui. Quand Trump balaie d'un revers de main les représentants de la presse américaine en les accusant de very fake news » et qu'il propose ses alternative facts », il faut sans doute se demander pourquoi la liberté de la presse lui apparaît si menaçante. Peut-être parce qu'au pays des checks and balances, de la balance des pouvoirs, la presse apparaît encore comme un contre-pouvoir à supprimer pour quelqu'un qui souhaite s'affranchir de toute notion du réel en politique. *Catherine Kikuchi est attachée temporaire d'enseignement et de recherche ATER à l'Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines – Université Paris-Saclay. fake Apparemment, tous les candidats malheureux de 2016, des gens bien sous tous rapports, du genre honnête et rationnel, auraient perdu les élections à cause d’une dangereuse épidémie de fausses nouvelles », de vidéos virales et de mèmes 1. Le problème après tout n’est pas tant que le capitalisme navigue en eaux troubles. Il est toute façon de mauvais goût de discuter de son naufrage imminent dans la bonne société. Non, la préoccupation principale, c’est bien plutôt ces folles rumeurs qui imaginent des icebergs géants à l’horizon. Lire aussi Jerome Karabel, Aux États-Unis, la stratégie du mépris », Le Monde diplomatique, décembre 2016. D’où la recrudescence soudaine de fausses solutions interdiction des mèmes proposition du Parti populaire espagnol ; création de commissions d’experts chargées de valider la véracité des informations projet avancé par l’autorité antitrust italienne ; ouverture de centres de défense contre les fausses nouvelles qui infligeraient des amendes à Twitter, Facebook et consorts pour les avoir propagées suggestion des autorités allemandes. Cette dernière approche constitue un excellent moyen de promouvoir la liberté d’expression pour des sites comme Facebook, qui a récemment censuré la photo d’une statue de la ville de Bologne représentant Neptune nu — ô comble de l’indécence. Un conseil aux gouvernements autoritaires si vous voulez censurer Internet sans faire d’histoire, il vous suffit de qualifier les articles qui vous déplaisent de désinformation », et personne en Occident ne viendra protester. Faut-il voir dans cette crise des fausses nouvelles la cause de la décadence de la démocratie ou bien la conséquence d’un malaise structurel, plus ancien et plus profond ? Tout le monde admet l’existence d’une crise, mais toute démocratie digne de ce nom devrait s’interroger sur sa nature trouve-t-elle son origine dans la circulation massive de fausses nouvelles ou dans tout autre chose ? Mais nos élites s’obstinent à faire l’autruche. Elles attribuent aux fausses nouvelles des explications erronées et superficielles en refusant de reconnaître l’existence d’un problème systémique. L’aisance avec laquelle les grandes institutions, des partis politiques aux think tanks en passant par les médias, se sont alignées pour faire des fausses nouvelles leur angle d’approche favori en dit long sur l’étroitesse de leur vision du monde 2. Deux figures du déni Le véritable risque encouru par les sociétés occidentales ne réside pas tant dans l’émergence d’une démocratie autoritaire que dans la persistance d’une démocratie immature. Ce manque de maturité, dont les élites font preuve tous les jours, se manifeste par deux sortes de déni d’un côté le déni des causes économiques des problèmes actuels, de l’autre le déni de la corruption des experts. Le premier s’exprime chaque fois que l’on attribue des phénomènes comme le Brexit ou la victoire de Donald Trump à des facteurs tels que le racisme ou l’ignorance des électeurs. Le deuxième chaque fois que l’on refuse de voir que l’immense frustration suscitée par les institutions en place provient non pas d’un manque de connaissance sur celles-ci, mais au contraire d’une connaissance trop avancée ! Lire aussi Serge Halimi, Élections américaines la déroute de l’intelligentsia », Le Monde diplomatique, décembre 2016. Aveuglés par ces deux types de déni, les décideurs préconisent d’intensifier ce qui avait déjà contribué à aliéner les citoyens plus d’expertise, plus de centralisation, plus de règlementation. Forts de leur incapacité à penser en termes d’économie politique, ils finissent inévitablement par règlementer là où il ne faut pas. La panique morale qu’entraînent les fausses nouvelles illustre la manière dont ces deux formes de déni condamnent la démocratie à une immaturité perpétuelle. Le refus de reconnaître les origines économiques de la crise des fausses nouvelles fait du Kremlin le bouc-émissaire idéal, au lieu de remettre en cause l’intenable modèle économique du capitalisme numérique. Mais n’est-il pas évident qu’aucune intervention étrangère, qu’il s’agisse de la Russie ou d’autres États, ne serait capable de produire des informations virales à une telle échelle ? Les mouvements délirants qui font leur commerce des fausses nouvelles ne datent pas d’hier. Souvenez-vous de Lyndon LaRouche, cet homme politique américain adepte des théories du complot 3. Ce qui manquait aux tendances de ce type pour que leurs théories farfelues deviennent virales, ce n’est pas le soutien politique et financier de la Russie mais la puissante infrastructure numérique actuelle, abondamment subventionnée par la publicité en ligne. Les fausses informations posent moins problème pour leur contenu que pour la rapidité et la facilité de leur diffusion, lesquelles sont rendues possibles par le capitalisme numérique d’aujourd’hui pour des sociétés comme Google et Facebook, il est très rentable de produire et de faire circuler les informations les plus susceptibles d’être partagées. Nubi all’orizzonte Nuages à l’horizon sur la statue de Neptune, piazza Maggiore, à Bologne cc jjpeg Mais pour comprendre la crise de l’information, les élites doivent surmonter ces dénis et s’attaquer à l’économie politique de la communication. Or, personne ne veut admettre qu’au cours des trente dernières années, ce sont les partis de centre-gauche et de centre-droit qui ont vanté les mérites de la Silicon Valley, privatisé les télécommunications et adopté une attitude laxiste à l’égard des procédures antitrust. L’autre forme de déni consiste à fermer les yeux sur la corruption des experts, à l’heure où des think tanks acceptent volontiers des financements provenant de gouvernements étrangers ; où des fournisseurs d’énergie subventionnent des projets de recherche douteux sur le réchauffement climatique ; où même la reine d’Angleterre — une populiste invétérée, comme chacun sait — interroge publiquement les économistes sur leur incapacité à prévoir la crise. Dans un monde où les médias agissent sous les ordres des professionnels des relations publiques et autres conseillers en com’, où des commissaires européens quittent leur poste pour aller travailler à Wall Street — peut-on reprocher aux citoyens leur scepticisme envers ces soi-disant experts ? Pire encore, la réprobation des fausses nouvelles émane parfois de ces mêmes médias qui, du fait des difficultés économiques de l’édition en ligne, colportent des fausses nouvelles de leur cru. Prenez l’exemple du Washington Post, l’un des rares journaux qui génère encore des profits, mais qui a perdu en crédibilité ce qu’il a gagné en rentabilité 4. Après avoir imprudemment accusé des sites d’information sérieux de faire le jeu de la propagande russe en se basant sur un rapport réalisé par une organisation douteuse, le journal a récemment mis en garde contre des cyber-attaques russes sur un réseau électrique de l’État du Vermont. De toute évidence, ces attaques ne se sont pas produites et le Washington Post n’a même pas pris la peine de vérifier les faits auprès du fournisseur d’énergie. À croire que cette économie gouvernée par la publicité en ligne a produit sa propre théorie de la vérité la vérité, c’est ce qui attire le plus de paires d’yeux. Les lamentations de journalistes qui exemptent leur profession de toute responsabilité achèvent d’ébranler la confiance dans l’expertise. Que la démocratie se fasse engloutir par les fausses nouvelles ou pas, une chose est sûre elle se noie dans l’hypocrisie de son élite. L’économie gouvernée par la publicité en ligne a produit sa propre théorie de la vérité la vérité, c’est ce qui attire le plus de paires d’yeux. Pris entre les deux formes de déni exposées, la classe politique et le monde des affaires n’auront de cesse de rechercher des solutions innovantes au problème des fausses nouvelles, comme elles continuent à le faire pour le dérèglement climatique. Un autre point commun rapproche ces deux phénomènes de même que le dérèglement climatique est une conséquence logique du capitalisme fossile, de même les fausses nouvelles sont des émanations du capitalisme numérique. On ne tardera pas à voir apparaître un réformateur providentiel, qui pour rompre avec la tendance autoritaire des propositions actuelles, donnera carte blanche à l’inventivité des marchés pour tout résoudre. Pourquoi pas, par exemple, un système d’échanges d’émissions post-vérité, dans lequel des organes de presse pourraient acheter auprès des gouvernements des permis pour diffuser de fausses informations ? Aussi ridicule et inefficace soit-il, un tel système ne manquerait pas de recevoir des prix d’innovation sociale. Pour remédier à cette crise en évitant de former de mauvais diagnostics ou d’accorder trop de pouvoir aux élites, nous devons impérativement repenser les fondements du capitalisme numérique. Il faudrait pour cela donner moins de place, dans notre manière de vivre, de travailler et de communiquer, à la publicité en ligne et la compulsion malsaine du click and share » qu’elle génère. En parallèle, il est nécessaire de déléguer davantage le pouvoir décisionnel aux citoyens plutôt qu’aux experts aisément corruptibles et aux entreprises vénales. En d’autres termes, il s’agit de construire un monde où Facebook et Google auront cessé d’exercer une telle influence, un monde qui aura renoncé au solutionnisme technologique. Un défi ambitieux que seules des démocraties accomplies pourraient relever. Malheureusement, l’aveuglement des démocraties actuelles les conduit à désigner toutes sortes de coupables sans se remettre en question, tout en confiant toujours plus de problèmes à la Silicon Valley.

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